mardi 9 février 2010

Les détenus et le développement durable

Etape 1 : Présentation du projet et de son contexte


Notre projet est de créer une entreprise SARL pour les femmes détenues en courte ou fin de peine. En d’autres termes, nous souhaitons créer une société commerciale productrice de biens ou de services ayant une finalité sociale et concourrant à l’insertion socio-professionnelle de personnes rencontrant des difficultés.


Notre accompagnement avec les prisonnières se fera par le biais de production de mobilier en carton au sein de la prison.


Grâce au contrat de concession (les détenus travaillent pour le compte d’entreprises privées qui installent un atelier en prison), les détenues recevront un salaire, leur permettant de se créer un patrimoine matériel lors de leur sortie de prison.



De plus, nous les accompagnons vers le retour à l’emploi. En effet, n’ayant pas travaillé depuis longtemps, nous les réhabituons au travail. L’activité professionnelle est fondamentale pour la réinsertion future des personnes incarcérées. Elle leur permet aussi de s’assurer une rémunération pour indemniser les victimes, préparer leur sortie, aider leurs familles et améliorer leur quotidien en détention. Pour finir, nous les sensibilisons au développement durable, de part la production de mobilier en carton.



Nous avons des fournisseurs en vue, comme les collectivités territoriales, les entreprises et association de proximité. Nous sommes assez confiants dans cette démarche car ce type de partenariat donne une bonne image, notoriété aux fournisseurs qui participent à la réinsertion des détenus dans la société. De plus, elles s’impliquent dans la démarche de développement durable, en fournissant des cartons à recycler. Nous souhaitons créer un site internet dans le but d'écouler nos stocks par le biais d'un autre mode de distribution.



Nos clients potentiels seront des entreprises et des collectivités locales souhaitant effectuer des événementiels, des salons. Nous ciblons également les associations à but non lucratif inscrites dans la démarche de développement durable. Nous souhaitons également vendre ces mobiliers à des particuliers.




Notre objectif phare est de réinsérer les détenus en les formant au développement durable car ce secteur est très porteur actuellement. Nous pensons d’avantage former les femmes détenues, car cette activité est particulièrement appréciée de celle-ci. La production est simple, car le carton est une matière légère et facile à manipuler.



Notre enjeu, pour la création de notre entreprise d’insertion est de prouver que la réinsertion des détenus peut passer par la formation au développement durable.




Etape 2 : Définir la meilleure stratégie



Le travail en prison a plusieurs avantages tant sociaux qu’économiques pour notre entreprise.


Nous avons décidé de créer une entreprise SARL des détenus car nous souhaitons être une entreprise socialement responsable de part une démarche citoyenne. En effet, nous facilitons la réinsertion sociale des détenues, nous participons à la lutte contre la récidive, nous leur fournissons un revenu.



De plus, la création d’une entreprise est complexe économiquement. Notre projet nous apporte une solution économique plus attractive. En effet, notre production sera obligatoirement à proximité, car il y a 192 établissements pénitentiaires en France, il existe donc au moins une prison par département. Ce qui nous permettra de faire des économies d’essence, de transport (baisse des coûts).



De surcroît, le mode de rémunération est basé sur la production réelle et les charges patronales sont réduites.


Pour finir, les détenues sont très flexibles, nous avons donc une souplesse et une réactivité qui nous permets de mobiliser rapidement les opérateurs afin de répondre, dans les délais, aux clients.


L’emploi en prison a des règles spécifiques.


Les détenues n’ont pas de contrat de travail avec nous. Elles bénéficient d’une protection sociale dès leur incarcération. Elles ont une assurance en cas d’accident du travail ou d’arrêt maladie. Elles cotisent également pour leur retraite.


La rémunération et la durée du travail doivent être identiques à celles des entreprises de mêmes activités extérieures.


Les entreprises sont encouragées à délivrer une attestation de compétences à l’issue de la période de travail.


Le travail en concession est un système prévu pour permettre aux détenus de travailler pour le compte d’entreprises privées, au sein d’ateliers installés dans les prisons.


La concession est un dispositif permettant à l’entreprise d’augmenter ses capacités de production de manière ponctuelle ou permanente. Ce dernier lui permet de réduire ses dépenses grâce au prêt des locaux. Cette méthode permet de réguler la production grâce à la souplesse de l’organisation et du temps de travail.


L’administration pénitentiaire s’occupe de recruter les détenues en fonction des critères de notre entreprise. Elle verse les rémunérations et les prélèvements sociaux, fournit gratuitement les locaux industriels adaptés à l’activité, assure la surveillance et garantit la sécurité, adapte l’organisation, l’environnement et le temps de travail aux besoins de l’entreprise.



En tant qu’entreprise concessionnaire, nous allons acheter la machine nécessaire à l’activité (filmeuse). Nous équiperons les locaux de travail d’ordinateurs afin que les détenus puissent gérer les stocks. Nous avons embauché deux formateurs : l’un pour la machine et l’autre pour le conditionnement. Ils contrôlent également la qualité de la production. Nous rémunérons le travail en versant à l’établissement l’ensemble des salaires et charges afférentes à son activité.



Les objectifs de notre entreprise sont tant humains que financiers.


Nous souhaitons réinsérer les détenues dans la vie active dès leur libération. Pour cela, nous allons les former pour qu’elles soient en capacité de produire des produits conformes de manière sécurisée. Cette formation lors donne également une crédibilité face à leurs futurs employeurs. Le travail en prison leur permet également de reconsidérer les autres mais aussi eux-mêmes. Elles seront suivies psychologiquement afin de canaliser leurs sentiments.



Ce travail en concession nous permet d’amoindrir les coûts financiers de l’entreprise. En effet, la main d’œuvre en prison est moins chère qu’à l’extérieur. Nous avons également envisagé de recevoir des prêts de machines par les entreprises locales contre de la publicité en leur faveur (notoriété de travailler pour la réinsertion des détenus).



Pour réaliser notre projet, nous avons besoin de l’accord et des exigences des détenues, puisqu’elles sont indispensables pour la production (main d’œuvre).



Nous devons également convaincre les prisons que notre projet va dans leur sens (développement social) et que nous pourrions avoir besoin de matériels divers (tire palettes).


Nous sommes également dépendants des fournisseurs de matières premières. Nous devons mettre en place des dispositifs de sécurité en cas d’incendie, d’accidents… (porte coupe feu, extincteur).


Nous souhaitons également mettre en place un dispositif de suivi des détenus durant leur incarcération et après leur libération. Nous devons prévoir un plan de maintenance pour la machine.


Pour finir, nous avons besoin de ressources professionnelles : nous devons embaucher deux formateurs à la production de mobilier en carton.



Nous souhaitons que la prison nous prête des locaux et en retour nous leur fournirons une part des recettes (amélioration de la qualité de détention, rémunération des détenus contre travail et formation (compte bloqué)).



Notre projet permettra aux détenues de repartir dans la vie active avec un capital de départ. Nous souhaiterions également redistribuer une part des bénéfices (réaliser à long terme) à l’administration de la prison afin d’améliorer les conditions de détention de leurs prisonniers.


Nous souhaitons mettre en place des statistiques sur la réinsertion des détenus pour la notoriété de notre entreprise et donner envi aux détenus de travailler en prison pour améliorer leur chance de réinsertion. Pour terminer, notre projet permettra d’améliorer la notoriété des entreprises, clients, fournisseurs et également de la prison.



Notre projet comporte des risques majeurs, qu’il va nous falloir régler au fur et à mesure, de notre avancée.


La prison peut refuser notre implantation dans ses locaux. Nous pouvons ne pas trouver de fournisseurs et de clients potentiels (population et environnement spécifiques). Les détenues peuvent également ne pas être intéressées par notre projet, et dans ce cas là, nous n’aurions pas de main d’œuvre. La banque peut nous refuser les prêts demandés (dossier incomplet, dossier peu solide…).



Nous pourrons être confrontés à une émeute (débordement, accident de travail), qui ralentirait ou arrêterait la production, ou encore à une pandémie (plan de continuité). La taille des locaux peut ne pas convenir à notre production (capacité d’accueil : petite surface). Nous pouvons également être mis en difficulté par des problèmes techniques (dysfonctionnement de la machine…). Nous pouvons être en rupture de stocks de matières premières ou de produits finis, face à mauvaise prévision de la demande.



Nous pouvons ne pas trouver de sous-traitant en maintenance, ou de formateurs. Les normes des locaux peuvent être non conformes au point de vue de la sécurité (vétusté…). En travaillant avec des détenues, nous risquons également que les détenues fabriquent des armes avec le matériel de production.



Notre projet est difficile à mettre en place de part le cadre juridique du travail de concession qui est très spécifique ainsi que de part la gestion des risques et sécurité.




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